Deux fois par an, FSCEF (Foires, Salons, Congrès, Evènements de France) réunit la presse pour dresser le bilan de l’activité et évoquer les perspectives de la filière événementielle Française. Le président Thierry Hesse a pris la parole pour accueillir les journalistes et démarrer la présentation de ce premier rendez-vous de l’année avec la profession.
Une nouvelle identité
Soucieuse de rendre plus lisible son activité et de renforcer son image, FSCEF a décidé de refondre complètement son identité : nom, logo, identité visuelle et site internet. C’est l’agence de design 4UATRE qui accompagne la fédération dans cette démarche. Le suspense est entretenu puisque cette nouvelle identité ne sera présentée qu’à l’occasion du Congrès de la Fédération qui se tiendra à Nantes du 26 au 28 juin. Ce congrès qui réunira 350 adhérents aura pour thème « le changement au cœur de l’entreprise ». Il accueillera également la remise des trophées FSCEF.
Parmi les annonces importantes, on a pu noter avec satisfaction la nomination d’un dirigeant français à la tête de la fédération internationale. C’est désormais Renaud Hamaide, dirigeant de Comexposium et Viparis qui assumera la présidence de l’UFI.
Résultats globaux de l’activité 2012
Pour mesurer la performance de la filière, il faut des indicateurs de comparaison parlants : Alors que les dépenses globales en communication des annonceurs français accusent en 2012 une baisse de -1,3% (source Irep France-pub), les dépenses consacrées à la participation à des foires et salons connaissent une croissance de +0,8%. Une performance plus qu’honorable en regard, par exemple, des sévères -7,3% subis par le media presse.
Salons Professionnels
La participation des exposants aux événements professionnels a légèrement augmenté de 0,7% en 2012, la surface des stands occupés progressant également au même rythme. Ces résultats confirment la confiance témoignée par les entreprises et notamment les PME pour le média salon. En période de crise, comment renoncer à un canal qui génère des affaires, favorise la prospection commerciale et fidélise la relation avec les clients existants ?
Malgré une baisse de -3,5% du nombre de visiteurs, due à une rationalisation des déplacements d’affaires, la qualité des profils de visiteurs accueillis et un climat d’affaires positif, tranchent avec la morosité générale.
Salons grand-public
Les résultats 2012 indiquent une diminution de 2% du nombre d’exposants ainsi que des surfaces occupées. L’érosion du nombre de visiteurs se limitant à -1%.
Derrière ces chiffres globaux, on relève des résultats très contrastés en fonction de la taille et du secteur des manifestations. Ainsi, les grands salons de filière comme le Salon International de l’Agriculture, le Mondial de l’Automobile, ou encore Nautic International Paris ont connu d’excellents résultats. Les salons de passionnés (modélisme, équitation, mangas…) et ceux dédiés à la gastronomie ou au tourisme ont été plébiscités. En revanche, les salons consacrés à la Maison et à la Décoration qui avaient jusqu’à maintenant bien résisté ont été impactés par le moral en berne des ménages. Sur l’ensemble du segment salons (tout type de visiteurs confondus), la participation exposants reste stable (-0,4%) et la baisse du nombre d’entrées de visiteurs est limitée à -1,7%.
Les foires expositions
Reflet des capacités de consommation des français, et de l’état de santé de nos PME, les foires ont été en 2012, le secteur le plus directement touché. La crise ayant fragilisé les PME/TPE régionales qui privilégient ces événements pour développer leurs carnets de commandes ou réaliser du chiffre d’affaires immédiat, la participation des exposants diminue de -3,7%. En revanche, le nombre des entrées de visiteurs dans les foires a mieux résisté en limitant l’érosion à -0,8%.
Ces données reflètent des situations très différentes entre les foires et les territoires : certaines manifestations ont enregistré d’excellentes performances en 2012. Ainsi, la Foire de Paris et son thème délibérément positif « y’a d’lajoie » a accueilli +9,1% d’entrées supplémentaires. A Rouen, le thème attractif sur le Maroc a été plébiscité générant une hausse de 22%. A ce propos, Claude Feurer, Premier Vice-Président de FSCEF a insisté sur l’importance d’une thématique porteuse puisque la Foire Européenne de Strasbourg qu’il dirige, a vu le chiffre des entrées visiteurs augmenter de 5% avec l’animation consacrée au Japon. En comparaison, d’autres manifestations ont moins bien résisté à la crise malgré les efforts déployés par les organisateurs.
La médiation pour recréer la confiance
Pour apporter du crédit à l’intérêt des français envers leurs foires et rassurer les consommateurs, les Foires de France ont décidé de créer une procédure de médiation afin d’aider à résoudre les litiges liés à une transaction entre exposants et visiteurs.
Catherine Merlot, Directrice de la Foire de Clermont-Cournon a présenté cette démarche visant à renouer et sécuriser les liens entre les parties. La première phase expérimentale de la médiation sera lancée par certaines foires pilotes dès l’automne 2013. Le principe de cette médiation est un processus librement accepté par les parties, qui sont et restent libres de l’interrompre, la poursuivre, ou la conclure. Le recours à la médiation est gratuit pour les parties, et son processus strictement confidentiel. Le médiateur sera impartial, indépendant, compétent et diligent. Il aidera les parties à trouver un accord mutuellement acceptable ou leur proposera une solution sous forme d’avis. Cet avis rendu n’aura malgré tout pas de force contraignante et les parties gardent à tout moment le droit d’aller en justice. Toutefois, pour bien resituer le débat, Catherine Merlot a indiqué qu’un seul des 700 exposants de la foire dont elle a la responsabilité a fait l’objet d’une plainte de la part d’un visiteur.
Dans le même esprit, et pour souligner cet engagement de confiance, le référentiel Foires de France qui rassemble actuellement 37 manifestations autour d’un objectif commun de qualité, devient la Charte Foires de France.
Et maintenant…
A la lumière des 3 premiers mois de l’année, les perspectives 2013 ont été évoquées. Si les organisateurs relèvent dans leur majorité, la persistance du phénomène des inscriptions toujours plus tardives, on ne constate pas de baisse des réservations d’emplacements.
Comme pour l’économie en général, 2013 sera une année clé pour la filière foires et salons. Une lueur d’espoir nous parvient d’outre atlantique : Alors que seulement 20% des entrepreneurs français considèrent que la crise est derrière nous, 50% des dirigeants américains en sont déjà convaincus !
Hervé Boussange