La France en première ligne pour la révision de la norme ISO 20121
Après avoir participé activement à la création de la première norme, la France et UNIMEV sont de nouveau, des acteurs moteurs dans sa révision.
Aux origines de la norme, déjà UNIMEV
Ce projet de norme construit autour d’un système de management avait été initié par les Britanniques, en vue des Jeux olympiques et paralympiques que Londres accueillait à l’été 2012 et par le Brésil qui devait recevoir la Finale de la Coupe du Monde de Football en 2014. De 2009 à 2012, UNIMEV s’est donc fortement impliquée dans l’élaboration du premier texte de cette norme dont l’Union pressentait déjà l’importance au regard de la position de leadership qu’occupe la France dans le domaine des grands événements, sportifs, culturels ou économiques.
ISO 20121 c’est quoi ?
Cette norme internationale organise les étapes de management et de production responsable d’une activité événementielle, que celle-ci soit circonscrite à un événement ou à l’ensemble des activités d’une entité économique, publique ou associative sur l’organisation, l’accueil et/ou la prestation de services à des événements.
Avec l’ISO 20121, une organisation met en place un système de management lui permettant de consulter et d’anticiper les attentes de ses parties prenantes, de mieux gérer ses risques, de mieux respecter ses obligations réglementaires et sociales, d’optimiser ses coûts et de mobiliser ses collaborateurs sur le long-terme, année après année, au bénéfice de sa pérennité.
Ce système vise à structurer et déployer une démarche d’amélioration continue, au service de la transition écologique et solidaire de l’activité événementielle.
Une norme référence pour la filière
La norme ISO 20121 est devenue en quelques années une référence pour les différents maillons de la chaîne de valeur de l’industrie événementielle : Lieux d’accueil des événements – Organisateurs – Prestataires –
Partenaires – Annonceurs et Sponsors – Collectivités… notamment en raison de sa spécificité (appliqué à l’activité événementielle), de sa méthodologie qui promeut un développement durable intégré au management de l’activité et de son adaptabilité pour tous les types d’organisations qui souhaitent bénéficier d’un cadre performant pour structurer leur démarche RSE.
Pour mémoire, les acteurs qui souhaitent se prévaloir de cette norme doivent démontrer qu’ils respectent ses exigences et ont recours à la certification par tierce partie.
ISO 20121 en quelques chiffres :
En France, 114 entreprises événementielles sont certifiées ISO 20121 (Source ISO pour 2021), largement devant l’Italie (32) et le royaume Uni (31). Sur un total de 252 certificats obtenus par les 193 pays membres de l’ISO, la France est première du peloton avec 45 % des certificats émis sur cette norme. En nombre d’établissement bénéficiant de la certification ISO 20121, la France obtient la première place avec 487 établissements concernés sur 712 certifiés.
Une révision copilotée par la France et le Royaume-Uni Dans le cadre de la mise à jour systématique prévue tous les 10 ans, la norme est à nouveau sur le métier !
Cette fois ci, la révision est co-pilotée par la France et le Royaume-Uni (British Standard Institute), la France étant chargée de tenir la plume pour que le texte soit prêt et adopté, au niveau mondial, pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Les acteurs français et britanniques s’étaient accordés début 2023 pour que cette révision soit l’occasion de renforcer la légitimité de ce standard à travers les objectifs suivants :
- Faire en sorte que la norme s’applique à l’ensemble de la chaine de la valeur dans l’industrie événementielle : grands acteurs leaders mais aussi acteurs de taille moyenne ou modestes, tous types de sites ainsi que toutes les TPE/PME de services spécifiques à la réussite des événements : sonorisation – vidéo – lumières, design et construction d’espaces événementiels, mise à disposition d’espaces d’accueil et d’exposition, agences événementielles, prestations de restauration, d’accueil, de décoration et location de mobilier, de billetterie et contrôle d’accès, de sécurité, etc. dans une application quotidienne pour lesacteurs et non uniquement aux giga-événements à durée de vie limitée ;
- Renforcer l’intégration des enjeux d’impact et de mesure d’héritage dans la démarche de développement durable prévue par ce système de management ;
- Renforcer la légitimité de la norme en y intégrant une référence aux grands standards internationaux tels que les Objectifs de Développement Durable de l’ONU, pertinents pour l’activité événementielle ;
- Ajouter aux exigences de la norme l’obtention de résultats concrets et favoriser la référence à des performances de responsabilité sociétale plutôt que des objectifs « qualité » pour renforcer la spécificité RSE de cette norme.
C’est la commission française de normalisation animée par l’AFNOR qui a assuré la rédaction de la nouvelle version du texte. Elle s’appuie sur un tandem constitué des représentants des deux organisations suivantes : UNIMEV et COJO Paris 2024, c’est-à-dire Pauline Teyssedre, Directrice de la Stratégie chez Galis, représentante UNIMEV et Romain Riboud, Direction impact et Héritage du COJO Paris 2024.
Pauline Teyssedre préside la commission de normalisation ISO 20121 pour un mandat de 3 ans. Au sein de cette commission, figurent de nombreux acteurs de la filière illustrant un large panel de métiers du secteur :
Comexposium, GL Events, Galis, Viparis, Alive, Tours Evénements, Auditoire, IPAMA, Green Evénements, mais également des associations et entités comme LÉVÉNEMENT, SYNPASE mais aussi le Ministère des Sports, Ministère de la Culture…
En mars 2023, de nombreuses réunions internationales ont permis l’analyse de près de 1000 commentaires et observations provenant de 8 organismes nationaux, membres de l’ISO, impliqués dans cette révision -France, Royaume-Uni, Chine, Espagne, Suisse, Suède, Norvège, Congo et des organismes de liaison (IOC, UFI, AIPC…) – jusqu’à l’obtention d’un consensus sur le contenu technique.
Prochaines étapes
Le nouveau texte (DIS Draft International Standard), transmis pour examen à l’ISO à l’étape dite du « DIS : Draft or International Standard », fera l’objet d’une enquête publique internationale auprès des pays membres à l’été 2023.
Pauline Teyssedre (Directrice de la Stratégie chez Galis et présidente de la commission de normalisation ISO 20121) : « Je suis particulièrement heureuse que notre pays, la France, soit à la manœuvre pour la révision de cette norme : nous sommes leaders dans ce domaine et nos savoir-faire ne sont plus à démontrer ; profitons de ce formidable événement que sont les JOP24 pour promouvoir nos activités et surtout valoriser notre engagement pour des activités événementielles toujours plus responsables au service de l’attractivité de la France et de ses territoires. »
Pierre-Louis Roucaries et Renaud Hamaide (Co-présidents d’UNIMEV) : « La transition de notre filière vers plus de responsabilité et de soutenabilité n’est pas un effet de mode mais résulte bien d’une volonté politique forte de nos entreprises et de nos dirigeants qui y perçoivent une source de progrès indéniable fondée sur la consultation des parties prenantes. Cette nouvelle structuration de l’activité est un engagement fort vis-à-vis de nos clients, de leurs territoires, des publics reçus comme de nos collaborateurs. »