La CLÉ (Collective des Lieux Événementiels), l’association française représentant les exploitants de lieux de séminaires et d’événements, constate avec inquiétude l’effet des discours alarmistes et des décisions contradictoires sur le secteur événementiel, en particulier la gestion des espaces recevant les événements. « Les lieux sont malheureusement la variable d’ajustement entre la nécessité de stopper la propagation du virus et la responsabilité pénale des chefs d’entreprise » dénonce Delphine Bouclon, présidente de La CLÉ.
Les lieux de séminaires et d’événements ne sont pas administrativement fermés
Après l’annonce le 7 décembre du ministère du Travail encourageant les entreprises à favoriser le télétravail et à suspendre les moments de convivialité réunissant les salariés en présentiel dans les entreprises, les lieux de séminaires et d’événements, pleinement ouverts, subissent, en quelques heures, une vague sans précédent d’annulations. « La première contradiction réside dans le fait que les lieux ne sont pas administrativement fermés et les rassemblements ne sont pas proscrits, déclare Delphine Bouclon. Seules les activités de danse sont interdites ».
De considérables conséquences économiques au moins jusqu’à la fin du 1er trimestre 2022
Les conséquences économiques sont très importantes, alors que les gestionnaires de lieux, comme beaucoup d’acteurs de l’événementiel, ont été fragilisés par presque 2 ans de crise sanitaire. « Pour les 77 membres de La CLÉ, sur le mois de décembre 2021, c’est plus de 1000 événements annulés, soit 115.000 participants et 13 M€ de CA envolés, explique Delphine Bouclon. Cela représente presque la moitié du chiffre d’affaires que nous attendions au mois de décembre, avec un pourcentage plus accentué sur Paris ».
Plus grave, les perspectives business du premier trimestre 2022 sont très préoccupantes : les adhérents de La CLÉ estiment qu’à date leur chiffre d’affaires sera amputé d’au minimum 53% de ce qui est attendu. Les reports et les annulations pour cette période se poursuivent.
Des professionnels responsables, respectant les protocoles sanitaires les plus stricts
Pourtant, deuxième contradiction, les gestionnaires de lieux ont mis en place un protocole sanitaire ultra drastique. Les équipes sont vaccinées et les participants ont pour obligation de présenter un pass sanitaire complet avant de se réunir dans les lieux. « Nous avons tous mis en place des mesures sanitaires spécifiques supplémentaires, validées par des spécialistes du secteur, rappelle Delphine Bouclon. Nous invitons mêmes parfois les clients vaccinés à se faire tester avant leurs événements pour limiter encore plus les risques. Nous sommes extrêmement vigilants et responsables face à ce fléau que nous ne minimisons absolument pas ».
En plus d’être extrêmement vigilants et responsables face à la pandémie, les lieux sont des professionnels de l’organisation et savent gérer les flux et la complexité des événements.
Halte aux annulations de précaution et de frilosité
« Nous restons persuadés que le risque est moins important dans nos lieux événementiels, parce que nous sommes conscients de l’enjeu et responsables face à nos obligations » clame Delphine Bouclon. À noter que, autre contradiction, les partis politiques, organisateurs des meetings politiques, par exemple, ne sont pas contraints de vérifier le pass sanitaire…
« Nous comprenons la nécessité d’éviter au maximum le festif. Toutefois, ceci n’explique pas les annulations en cascade sur le reste des événements, effectuées par précaution et par frilosité. Subissant cela, nous devons fermer de nouveau. Pendant ce temps nos charges fixes, en particulier le loyer des lieux que nous exploitons représentant jusqu’à 30% de ces charges fixes, ne s’arrêtent pas ! »
Même si les aides sont nécessaires, les lieux veulent une solution pérenne
Les lieux événementiels préfèreraient gérer des clients et des événements, plutôt que des contradictions aux fâcheuses conséquences. Le virus ne va disparaître à court terme, il faut apprendre à vivre avec lui. Les lieux de séminaires et d’événements sont prêts, parce qu’ils veulent continuer de travailler, trouver une solution pérenne avec les entreprises, le gouvernement et le secteur événementiel pour arrêter d’être la variable d’ajustement dès que les cas Covid sont en hausse.
« Nous voulons travailler sereinement malgré les pandémies et faire en sorte que ce quotidien ne soit plus subi mais bien apprivoisé » conclut Delphine Bouclon. « Nous sommes conscients que le gouvernement va nous aider et nous en sommes reconnaissants. Deux aides sont importantes pour nous, gestionnaires de lieux : le retour du chômage partiel, avec les mêmes prises en charge qu’en début de crise, et la couverture de nos charges fixes, dont les loyers ». La France a besoin de gestionnaires de lieux événementiel forts, surtout devant les enjeux d’accueil des grands événements à venir comme les JO 2024. Les futures retombées économiques de ces grands événements en dépendent.
A propos de La Clé-Collective des Lieux Événementiels
Créée fin 2020 et en plein développement, l’association La Clé pour Collective des Lieux Événementiels regroupe aujourd’hui 77 gestionnaires de lieux de séminaires et d’événements exploitant 230 espaces en France, principalement à Paris et Lyon. Les lieux sont les premiers maillons de la chaîne de l’organisation d’événements.
Au sein de La Clé, les exploitants défendent leurs intérêts communs, font valoir leur rôle dans la préservation et le rayonnement du patrimoine français, partagent les bonnes pratiques et restent en veille sur les tendances et les mutations du secteur événementiel.