Le Collectif Eco-évènement initié par l’ANAé rassemble depuis 2006, les 7 principales associations de professionnels de l’évènement: la CSPE (Chambre Syndicale des professionnels de l’évènements), FFMEE (Fédération Française des Métiers de l’Exposition et de l’Evènement), France Congrès, FSCF (Foires Salons & Congrès de France), le Synpase et Traiteur de France. Tous ont conscience de l’importance du développement durable et se sont engagées collectivement et durablement dans une démarche éco-responsable.
Pleines d’ambition, ces associations intègrent les valeurs du développement durable dans leur processus de conception et de réalisation d’évènement afin de minimiser l’impact de leur activité sur l’environnement. Leurs engagements vont plus loin:
– Ils se se mobilisent pour réfléchir et proposer des actions concrètes pour le respect de l’environnement de la part des professionnels de l’évènementiel.
– Ils attribuent tous les ans aux professionnels une aide financière ainsi que des ressources humaines pour améliorer la connaissance et la maîtrise du développement durable.
– Ils sensibilisent et forment leurs partenaires à agir comme des « professionnels éco-responsable ».
– Ils informent au maximum les prestataires et sous-traitants du secteur de l’évènementiel de l’importance du respect de l’environnement et des processus existants pour y parvenir.
Vous l’aurez bien compris l’objectif de « Eco-évènement » est se sensibiliser, informer, rassembler et accompagner la filière évènementielle vers une démarche éco-responsable. Eco-évènement souhaite que cette démarche se développe et se généralise dans un maximum de manifestations.
Le Collectif Eco-évènement a mit en ligne en Avril dernier son nouveau site internet http://www.eco-evenement.org. Ce dernier informe et sensibilise davantage l’ensemble de la filière des professionnels de l’évènement au développement durable. L’internaute y trouve toute l’actualité de la filière professionnelle sur l’éco-conception, l’agenda des manifestations éco-responsables ou portant tout simplement sur le développement durable, le guide des bonnes pratiques pour concevoir une manifestation éco-responsable, les outils permettant d’évaluer l’éco conception de son évènement, les labels du développement durable liés à la filière évènementielle…
L’Eco-Guide:
Un carnet de route vers un évènement éco-responsable
Après avoir signé un accord, les associations du collectif « Eco-Evènement » ont conçu un « Eco-guide ». Il s’agit ni plus ni mois d’un guide des bonnes pratiques pour concevoir un évènement éco-responsable. Celui-ci n’est pas figé et évolue avec le temps en fonction des innovations et des prises de conscience. Ce carnet de route se présente sous formes de fiches pratiques et aborde les différents éléments auxquels chaque professionnel de l’évènementiel se réfère lors de l’organisation et conception de sa manifestation (la décoration du stand, l’impression des invitations/supports publicitaires, l’éclairage, la sonorisation…). Afin d’avoir un aperçu de quelques bonnes pratiques pour concevoir un évènement responsable de l’environnement, nous allons découvrir ensemble quelques conseils.
Comment recycler et gérer les déchets ?
Il est possible pour tous professionnels de l’évènement de gérer le recyclage des déchets. Nous le faisons bien à notre domicile pourquoi ne pas continuer dans cette voie lors de l’organisation d’une manifestation ? On peut par exemple organiser un tri des déchets sur le lieu de la manifestation en mettant en place un système de collectes. Il faudra toutefois expliquer cette démarche à l’ensemble de l’équipe et aux personnes participant à notre manifestation afin qu’ils se sentent impliqués.
Pourquoi ne pas faire appel à des sociétés locales qui se chargeraient de récupérer en fin de journée les déchets et les recyclerait ? Ceci peut être également une démarche responsable et vertueuse pour le respect de l’environnement.
Comment réduire la consommation d’énergie ?
Veiller à notre consommation d’énergie réduit certes les factures d’électricité mais aussi l’impact négatif sur l’environnement. Pour diminuer la consommation d’énergie l’organisateur de salon peut entre autre procéder à l’installation d’interrupteurs détecteurs de présence dans certains lieux comme les toilettes, les couloirs qui n’ont pas besoin d’être éclairés en permanence. Il est bien connu que nombreux sont ceux qui dans les lieux publics ne pensent jamais éteindre la lumière après l’avoir allumée ! Limiter la température du lieu peut également être une solution envisageable !
Comment éco-construire les stands ?
Concevoir un stand et sa décoration représente un coût financier mais aussi environnemental et matériel. En effet la réalisation d’un stand pour un évènement tel qu’il soit nécessite de ressources naturelles, de l’énergie et génère donc de la pollution… Toute fois si l’on se pose les bonnes questions en amont on peut arriver à limiter ces effets négatifs.
Louer un stand au lieu de construire le sien peut être une bonne démarche. De nombreux prestataires de services louent des stands et proposent un vaste choix de matières naturelles, renouvelables voir même recyclables pour agir en vue du développement durable. Si l’on ne souhaite pas louer de stand, privilégier des stands réutilisables ! Grâce à une durée de vie plus longue, les stands auront des impacts moins importants sur l’environnement. De manière générale éco-construire son stand demande une vigilance aux matériaux choisis mieux vaut privilégier les matières renouvelables ou recyclés comme le carton tout en veillant bien sûr à la sécurité des équipements choisis.
Comment être plus écologique pour les repas et collations ?
Il est important de gérer les quantités pour éviter tout gaspillage et de préférer des produits de saisons ou locaux. Privilégier les produits bios est aussi une bonne perspective, de plus ces derniers sont très accessibles et plaisent au public. Pourquoi ne pas donner des couverts de qualité que pourraient garder les clients à la fin de leur repas s’ils le souhaitent ? Cela éviterait de donner des couverts en plastique et d’augmenter la quantité de déchets et de plus serait fortement apprécié par les clients. Le traiteur L’affiche propose ce genre de chose.
Il est également possible de minimiser les emballages en proposant les plats en plusieurs portions. Afin d’être toujours plus soucieux de l’environnement choisir des récipients facilement recyclables ou en matières renouvelables rime avec éco-responsable ! De nombreuses autres mesures écologiques peuvent être mises en œuvre pour veiller au développement durable de son évènement, elles sont disponibles sur http://www.eco-evenement.org. Ces mesures ne sont pas figées et évoluent au fur et à mesure ! Tout le monde peut trouver des idées favorables au respect de l’environnement pour organiser son évènement.
Katy Guégan, chargé de missions à France Congrès répond à quelques questions :
1) Pouvez-vous nous expliquer quelles vont être vos actions en faveur du développement durable pour l’année à venir ?
Suite à la sortie en novembre 2010 de la norme ISO 26000 sur la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE), la filière événementielle travaille sur la définition d’indicateurs RSE communs à la filière et par métiers, de manière à avoir une homogénéité sur l’ensemble de la filière et de mettre à disposition de nos adhérents une grille d’auto-évaluation avec des documents supports pour chaque indicateur. Cette grille couvre les 3 axes indissociables du développement durable (économique – social-sociétal – environnemental) pour permettre à nos entreprises de se familiariser d’une part avec le RSE devenu incontournable dans la société d’aujourd’hui et d’enclencher la démarche de progressivité d’autre part.
2) Comptez-vous faire adhérer d’autres associations de professionnels de l’événement à votre collectif ?
Bien entendu, le collectif Eco-événement peut s’élargir à d’autres membres tels les associations professionnelles intéressées par les mêmes problématiques, les entreprises susceptibles de contribuer aux financements de projets ou encore les organisations publiques ou parapubliques concernées. Dans tous les cas, l’intéressé doit faire acte de candidature.
3) Est-il possible pour un professionnel de l’événementiel de concevoir un événement éco-responsable sans y consacrer une somme d’argent trop importante ? N’y a-t-il pas un déséquilibre entre petits et gros organisateurs de salons qui eux, ont plus de ressources financières ?
Organiser un éco-événement ne coûte pas plus cher qu’un événement traditionnel, bien au contraire. Si l’on additionne l’ensemble des postes de l’organisation de l’événement (transport, énergie, communication, restauration, équipement, déchets), on arrive bien souvent à un gain et le défi est toujours de faire au moindre coût et l’on y arrive ! La richesse du développement durable, c’est aussi de faire preuve de bon sens et les idées les plus simples et les moins coûteuses sont souvent les meilleures.
Le marché du développement durable s’ouvre à grande vitesse, les prestataires ont compris qu’il ne s’agissait pas d’un effet de mode mais d’un concept durable et incontournable pour l’avenir de tous. Et l’on voit une plus grande variété de produits éco-responsables sur le marché de l’événement qu’il y a 2 ans. Le développement durable est l’affaire de tous, petits et gros organisateurs d’événements et c’est l’engagement de chacun qui fera que l’on aura une multiplicité de produits éco-responsables et une diversité tarifaire !
Prestadd :
Un outil au service du développement durable
Le 25 Mai dernier lors d’une conférence de presse a été annoncé le lancement du label Prestadd®. Prestadd® est un label destiné aux entreprises du spectacle et de l’événement les guidant dans leurs démarches en faveur du développement durable. Créé par le Synpase (syndicat national des prestataires de l’audiovisuel scénique et évènementiel), ce dernier a souhaité impliquer toute la branche en offrant aux entreprises du secteur un outil innovant, leur permettant de mettre en avant leurs démarches responsables, garantissant aux donneurs d’ordre un niveau d’exigence en matière environnementale, économique et sociale.
Afin d’en savoir d’avantage sur cet outil, la Gazette des Salons a interrogé Melle Haroug , référent Prestadd, afin d’apporter quelques précisions :
1) De quels constats le SYNPASE est-il parti pour mettre en oeuvre le label Prestadd?
Nous remarquons depuis un certain temps déjà que les enjeux de développement durable sont progressivement pris en considération par toutes les parties prenantes du spectacle et de l’évènement. Les critères de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) deviennent de plus en plus récurrents dans les appels d’offres publics, les donneurs d’ordre privés recherchent des prestataires responsables, proposant des offres éco-conçues, etc. Mais jusqu’à maintenant, les différentes démarches existantes (normes ISO par exemple) ne semblent pas réellement adaptées aux PME/TPE, et pour la plupart ne couvrent que le volet environnemental du développement durable.
Il fallait donc créer un outil spécifique, adapté aux PME/TPE du spectacle et de l’événement, et couvrant les trois piliers du développement durable (Environnement, Social et Economique). C’est ainsi que Prestadd® est né, offrant aux entreprises du secteur un outil innovant, leur permettant de mettre en avant leurs démarches responsables, garantissant aux donneurs d’ordre un niveau d’exigence en matière environnementale, économique et sociale. L’objectif est de permettre aux entreprises de mettre en œuvre des actions concrètes, simplement et rapidement, et d’en faire un avantage concurrentiel, tout en s’inscrivant dans une gestion responsable de leur activité.
2) Comment aidez-vous les professionnels de l’évènement à s’inscrire dans une démarche en faveur du développement durable ?
Prestadd® se veut un outil d’accompagnement de l’entreprise. Pratique, lisible et abordable, il permet tout d’abord de faire un état des lieux : qu’est-ce que je fais, qu’est-ce que je pourrais faire, les axes d’amélioration à étudier. Le référentiel Prestadd® propose à l’entreprise des actions concrètes et adaptées à mettre en place. Le pragmatisme nous paraissait prioritaire pour rassurer les chefs d’entreprise, souvent motivés mais aussi parfois perdus.
L’autre caractéristique de Prestadd® est sa visée pédagogique : centraliser les informations utiles sur le site et mettre à disposition de l’entreprise une importante base de données (veille juridique, liens vers les sites d’aide, informations sur les filières de recyclage, documents de sensibilisation, etc.).
Enfin, Prestadd® est un outil collaboratif : les entreprises sont sollicitées afin de nous faire part de leurs idées innovantes et pratiques en matière de développement durable. Ces « bonnes pratiques » sont alors diffusées via le site afin de les faire partager aux entreprises du secteur.
3) Quelles sont les procédures à suivre pour se voir attribuer le label Prestadd®?
Lorsqu’une entreprise souhaite demander le label Prestadd®, elle commence par se rendre sur le site www.prestadd.fr pour demander ses codes d’accès à son espace membre. C’est sur cet espace qu’elle trouvera le questionnaire à télécharger.
A chaque question posée, sont proposées à l’entreprise des actions possibles ainsi qu’une rubrique d’aide. Par exemple, à la question « Quelles actions mettez-vous en place pour économiser l’énergie (éclairage) », une liste de réponses est proposée : « ampoules à économie d’énergie », « minuteries/radars », etc.
Un espace est réservé aux initiatives propres de l’entreprise. A chaque réponse apportée par l’entreprise, celle-ci doit obligatoirement fournir un justificatif (facture, bordereau de suivi des déchets, etc.) afin de s’assurer de la validité et de l’objectivité des déclarations. Ces justificatifs sont consultables sur son espace membre.
Lorsque le dossier est complet, il est soumis à la Commission d’attribution Prestadd® qui délivre ou non le label selon que l’entreprise ait ou non obtenu la moyenne sur les trois volets.
4) Quelle est la durée de validité du label pour le prestataire ? Peut-il le renouveler?
Le label est attribué pour 3 ans. Il est renouvelable à la condition que l’entreprise puisse justifier d’une amélioration de son score. En effet, nous avons souhaité intégrer le principe d’amélioration continue à cette démarche. Mais pour ne pas laisser l’entreprise seule face à cet impératif, une feuille de route lui indiquant les pistes d’amélioration lui est transmise par la Commission d’attribution lors de l’attribution du label.
Au-delà de ce principe d’amélioration continue, un système d’audits aléatoires a été mis en place avec notre partenaire Ecocert. Tout au long de ces 3 ans, l’entreprise peut se faire auditer. Si ce contrôle révèle qu’elle ne met pas en place les process dont elle nous a fait part dans le questionnaire, Prestadd® peut lui être retiré.
5) Quel est le coût de cet outil ?
Le Synpase a voulu créer un outil abordable, à la portée de tous. La démarche est bien sûr à but non lucratif, le coût de l’obtention de la marque étant symbolique et uniquement destiné à couvrir les frais administratifs. Il est fonction du chiffre d’affaires de l’entreprise : le prix varie donc entre 150€ par an pour une entreprise de moins de 300 000 € de chiffre d’affaires et 1 000 € au-delà de 5 millions.
Voir aussi l’article sur les actions concrètes menées par les professionnels des salons dans le cadre du développement durable :