Nous avons sollicité en novembre dernier Didier Kling, alors Président de la Chambre de Commerce Paris Ile de France, pour obtenir un éclairage plus spécifiquement axé sur la situation des événements franciliens alors que l’on entrevoit enfin une sortie crise durable. Depuis, la nouvelle Assemblée générale a élu, jeudi 9 décembre 2021, Dominique Restino, président de la Chambre de commerce et d’industrie de région Paris Ile-de-France.
Didier Kling insiste sur le caractère singulier et selon lui irremplaçable de la rencontre physique : « L’être humain a besoin d’échanges, de rencontres en face à face que proposent les salons et congrès. On déambule, on découvre des choses, on ressent des émotions et on vit une expérience que les écrans ne permettent pas de vivre. Je ne crois pas à l’émergence d’un monde d’après fondamentalement différent. En revanche, la crise que nous venons de traverser agit comme un accélérateur des mutations déjà engagées avant. »
Dans quelle mesure, le digital est-il une alternative au présentiel ?
Didier Kling : Les événements devront forcement intégrer une dimension digitale, complémentaire du présentiel pour favoriser les échanges et garder le lien entre deux manifestations, mais aussi pour relier des événements distants. Cette répartition entre présentiel et digital doit se faire sur mesure, en fonction de l’écosystème de chaque événement. Par contre, il y’a une difficulté pour les organisateurs et un travail spécifique à engager sur la tarification des événements pour proposer des prix de participation cohérents entre présentiel et digital, et qui soient acceptés par les clients.
Quelles seront les conditions d’une reprise forte des salons franciliens ?
Grâce au travail engagé auprès des pouvoirs publics, un train de mesures a pu être mis en œuvre pour préserver notre tissu économique. Tout ceci a porté ses fruits, et aujourd’hui on peut considérer que « l’on s’en sort bien ». Paris a conservé sa place sur le podium des grandes places événementielles.
Ce constat rassurant ne doit pas masquer les mutations déjà perceptibles avant la crise, telles que la réduction des surfaces d’exposition par exemple. Le business model traditionnel des événements est battu en brèche, et l’ensemble de la filière doit réagir, innover pour retrouver l’équilibre. Nos équipements doivent s’adapter à la nouvelle donne digitale en investissant pour plus de connectivité, avec la 5G, la wifi haute densité, l’installation de studios d’enregistrement.
Nos efforts doivent aussi porter sur la qualité d’accueil et les transports en ile de France. Nous verrons si les jeux olympiques de 2024 permettent d’accélérer cet aspect décisif pour l’attractivité de Paris au niveau international.
Article publié dans le Guide des Salons de novembre 2021