La ligne éditoriale de la Gazette des Salons consiste à témoigner de la vitalité et du dynamisme des salons français, où qu’ils soient et quels que soient leurs thèmes… enfin presque. Loin des traditionnelles foires, des salons de l’habitat ou des événements B to B, Il existe un secteur dont nous n’avons jamais eu l’occasion de parler, et qui à ma connaissance fait l’objet de peu d’articles (du moins dans la presse qui passe entre mes mains). Ce secteur est pourtant particulièrement dynamique, pour ne pas dire… vigoureux.
N’écoutant que mon courage, porté par la mission qui est la mienne de vous faire découvrir de nouveaux événements, j’ai décidé de visiter le salon Eropolis qui se tient en mars au Bourget.
Chaque année, Eropolis « le salon de l’érotisme » ou encore « salon du X » du Bourget est pour les organisateurs, le point d’orgue d’une saison d’itinérance aux quatre coins du pays. Sur le modèle des tournées de concerts, ce sont chaque année une vingtaine de dates des salons de l’érotisme qui sont proposées dans toutes les provinces de France.
Pas très à l’aise pour me mêler à la vague de visiteurs qui se dirigent vers le hall d’expositions, peut-être un peu coincé à l’idée de croiser mon comptable, une collègue de ma femme ou des copines de ma fille… je prépare « au cas où » quelques réponses du style « ce n’est pas ce que vous croyez, je suis là pour le boulot… ». Finalement, je n’aurais pas à bredouiller ces hypocrites platitudes, qui de toute façon, n’auraient fait qu’aggraver mon cas.
Salon coquin, visiteurs sereins
Aux abords du parc du Bourget, pas de costumes gris ni d’attaché-case, qui sont pourtant les attributs habituels du lieu. Mais une foule multicolore et joyeuse, dont la décontraction semble être le dénominateur commun. Peut-on schématiser les principaux profils types des visiteurs ? On compte en priorité beaucoup de couples entre 20 et 50 ans. Généralement, c’est madame qui arbore plus ou moins ostensiblement le soupçon de frivolité indispensable à cette grand-messe coquine.
Beaucoup de groupe de copains se donnent de l’assurance les uns aux autres en restant « groupir », mais aussi pas mal de bandes de copines en goguette. Les solitaires sont plutôt rares. Finalement, on est face à une représentation classique et bon-enfant de toutes les couches de la population. Pas ou peu d’hurluberlus, et seulement deux ou trois répliques vivantes de « pervers pépère » qu’on préfère croiser ici, plutôt que sur un quai de gare désert à 23h. A noter, la présence non négligeable d’handicapés, venus chercher là l’ivresse sensuelle que les institutions leur refusent. Les mots d’ordres fédérateurs de tous ces gens semblent être « plaisir » et « décomplexé ».
De l’avis de l’organisateur, les salons Eropolis sont certainement les évènements français les plus contrôlés par tout ce que notre pays comporte d’administrations. Une contrainte permanente pour l’équipe organisatrice, mais un passage obligé et un gage de sérieux pour les exposants et visiteurs qui peuvent ainsi franchir la porte d’un de ces salons l’esprit tranquille.
Mais qu’est ce qui fait déplacer tout ce petit monde ? Tout d’abord le salon, avec des stands, au format classique, présentant tout ce qui peut donner du piment au quotidien amoureux.
Tenues, accessoires, mais aussi conseils s’offrent aux envies de shopping les plus audacieuses. On trouve même la présence inattendue d’enseignes nationales qui ne négligent pas ce vaste marché. Des associations telles que Sida Info Services utilisent cette tribune pour sensibiliser les visiteurs aux dangers des « conduites à risque ».
Des animations servies bien chaudes
Les très nombreuses animations constituent le point fort d’Eropolis. Les spectacles sur le grand podium présentent « ce qui se fait de mieux » en termes de shows érotiques. Quelques visiteurs intrépides sont invités à monter sur scène pour devenir les victimes consentantes de sculpturales et incandescentes artistes, et vivre un moment qu’ils n’oublieront jamais ! Ne reculant devant aucun sacrifice pour pénétrer au cœur de l’information, votre serviteur a pu visiter les coulisses où de grandes belles filles vous font la bise en toute simplicité entre deux passages sur scène. Une séquence que je ne pourrai malheureusement pas partager avec les Gazettonautes…
Parmi les valeurs sures d’Eropolis, on trouve un espace réservé aux femmes (entrée gratuite, et surtout interdite aux hommes), une école de Pole Dance, de nombreux espaces de restauration, de dédicaces et de Gogobar.
Réservé aux adultes
Le graal se trouve dans l’espace réservé aux plus de 18 ans. Une fois passé la porte de cet espace bien délimité, et gardé par de solides vigiles qu’on a pas envie de contrarier, la température monte immédiatement de quelques degrés.
Nous voici immergé dans un univers Hot. Ici, les nombreux fans de films X peuvent obtenir une dédicace de leur star favorite, voire prendre la pose à leur côté pour la photo qui va irrémédiablement scotcher les copains. C’est assez drôle de voir de grands gaillards tendre timidement à leur idole en petite tenue, une feuille et un stylo, comme il l’ont peut-être déjà fait, gamin avec Chantal Goya.
A intervalles réguliers, ont lieu sur la scène de cet espace des spectacles « Strip intégral » auxquels sont également invités à se joindre quelques spectateurs qui n’ont pas froid aux yeux. Derrière leurs enceintes fermées, certains stands réservent des spectacles Hot, parfois en 3D, mais aussi des spectacles SM et duo lesbiens.
Enfin, la plus chaude des animations permet aux mateurs assumés d’assister en direct au tournage d’un film X. Amateurs de la Princesse de Clèves, passez définitivement votre chemin… Amis du divin marquis, vous êtes les bienvenus !
Les salons Eropolis en chiffres
- 20 salons
- 900 stands
- Une centaine d’exposants (certains présents sur l’ensemble des 20 salons).
- Plus de 200 000 entrées sur l’ensemble de la tournée
- 25 000 entrées sur le seul salon du Bourget
Hervé Boussange