« C’est l’impact émotionnel généré par ces expériences qui va marquer leur esprit et leur donner envie de revenir ». Morgane Morice, Managing Director, RX France
RX France organise 32 salons (B2B et grand public) en France et à l’international sur 15 secteurs d’activité. Quelle place accordez-vous à l’expérientiel sur vos salons ?
Notre métier est de créer, faciliter et multiplier les opportunités de business de nos clients sur les événements. Ces opportunités passent par des rencontres qualifiées mais également expérientielles. Le volet expérientiel est monté en puissance après la période covid pour répondre aux attentes des visiteurs professionnels ou grand public. Dans la continuité, nous avons constaté une évolution de leurs attentes. Désormais, chaque déplacement est réfléchi. Il est donc indispensable que nos exposants et nos visiteurs puissent trouver ce qu’ils sont venus chercher, des contacts, des solutions innovantes et des conférences inspirantes mais également vivre des expériences. C’est l’impact émotionnel généré par ces expériences qui va marquer leur esprit et leur donner envie de revenir.
Quelle(s) réponse(s) apportez-vous à ces différents publics ?
En tant qu’organisateur, nous créons des zones expérientielles pour aider nos clients à se projeter dans des projets futurs ou à s’immerger dans un univers complet qui répond aux problématiques de leur secteur. Par exemple, sur EquipHotel, nous avons conçu en collaboration avec des architectes et des partenaires une suite d’hôtel, un bar et une salle de restaurant pour mettre en valeur les dernières tendances. Lors de la dernière édition (14 au 17 mars 2023) du MIPIM, le 1er salon de l’immobilier au monde qui se déroule au Palais des Festivals de Cannes (prochaine édition du 12 au 15 mars 2024), nous avons lancé « Road to Zero », une zone dédiée aux acteurs qui œuvrent pour accélérer la transformation du secteur immobilier
vers un modèle plus durable. L’espace de 400 m2 présentait des solutions innovantes et des études de cas à travers des expositions, des conférences et des événements de networking proposés aux exposants et aux visiteurs. Un autre exemple, sur le SITL (salon du transport et de la logistique) nous avions mis en place L’Innovation Hub, un showroom 360 qui permettait aux visiteurs d’assister à des démonstrations et tester des innovations.
L’expérientiel s’inscrit-il dans une démarche globale ?
Le premier point est de travailler sur la construction du salon pour que l’expérience des participants soit la plus fluide dès leur arrivée sur l’événement et pendant tout leur parcours. L’expérientiel se fait également par le lieu. Paris Photo revient au Grand Palais l’an prochain. C’est déjà une expérience en soi de participer par exemple au vernissage dans ce lieu historique. Mais paradoxalement, l’expérience se fait également de plus en plus hors site, dès l’arrivée en gare ou à l’aéroport. C’est toute une ville qui vit au rythme de l’événement. Par exemple, pour le MIPCOM à Cannes,nous allons chercher les VIP avec des navettes logotées au nom du salon et pour Pollutec à Lyon, nous personnalisons le Tram. Nos soirées sont également organisées hors-les murs. L’accueil de nos événements s’inscrit dans des collaborations avec des acteurs locaux comme la Ville de Cannes avec laquelle nous venons de renouveler notre partenariat.
Quel constat faites-vous en matière d’expérientiel sur les stands ?
Nous constatons qu’il y a une forte hausse d’éditorialisation des stands de nos clients. Auparavant, ils présentaient toute leur offre. Aujourd’hui, ils font le choix d’une thématique (ou une verticale) pour orienter leur scénographie, leur(s) expérience(s) et leurs prises de parole. Lors de la dernière édition du Mondial du bâtiment (2022, tous les deux ans) par exemple, nous avions pris comme fil rouge la décarbonation à travers différentes actions (bilan carbone, fret, déchets…) et expériences. Et, bien les exposants se sont appropriés cette thématique sur leur propre stand pour présenter leurs nouveautés et leurs innovations. Ils proposaient différentes expériences comme un stand d’outillage qui s’apparentait à un espace presque sensoriel, où les visiteurs pouvaient toucher, manipuler et essayer les outils.
Article publié dans le numéro du Guide de Janvier 2024 – Dossier « Expérientiel et salons» deuxième partie propos recueillis par Abigail Elher et Charlie Bronte
