EXPOFRANCE 2025 Objectif et déroulement de la candidature

EXPOFRANCE 2025 Objectif et déroulement de la candidature

Dans un premier entretien, Ghislain Gomart, Directeur Général d’EXPOFRANCE 2025, nous faisait part de la façon dont avait germé l’idée d’une candidature de la France à l’organisation d’une exposition universelle en 2025 et de l’aspect innovant du projet actuel liant l’ensemble des territoires français au Grand Paris et à Paris. 

Nous l’interrogeons aujourd’hui sur les objectifs de l’association EXPOFRANCE 2025 et sur le parcours du combattant que constitue la candidature.

Propos recueillis par Eric Watiez pour la Gazette des Salons

EW. Quel est l’objectif d’EXPOFRANCE 2025 ? Comment se déroule la candidature à l’organisation de l’exposition universelle ?

GG. EXPOFRANCE 2025 a pour objet de susciter et préparer la candidature de la France à l’organisation de l’Exposition Universelle en 2025. Il s’agit de créer un engouement pour un projet collectif à moyen terme, 2025, en sachant que les étapes à franchir sont à court terme.

L’agenda général de cette opération est le suivant : dépôt d’un dossier de candidature officiel par les Etats en 2016, sélection du pays organisateur de l’exposition universelle en 2018, mise en œuvre du projet présenté dans le dossier de candidature de 2019 à 2025.

EW. Que va-t-il se passer entre 2016 et 2018 ?

GG. En premier lieu la mobilisation continue de la population française de façon à s’assurer d’un vrai soutien populaire au projet et qu’ainsi les conditions soient réunies pour proposer une belle candidature et réaliser une très belle exposition universelle.

Nous entrons ensuite dans une compétition internationale, puisque le Bureau des Expositions Internationales (BIE), qui est l’organisme qui manage les expositions universelles doit faire son choix. Son siège est à Paris.

Chaque état dispose d’une voix et nous aurons deux ans entre le dépôt du dossier de candidature et le vote du BIE pour convaincre les 168 délégués des Etats que la France présente le meilleur projet, à même de faire rayonner leur culture, leur savoir-être, leurs technologies, leurs modèles économiques…

C’est donc dans cette période que nous mobiliserons au maximum tous les publics et soutiens et effectuerons de nombreux déplacements dans le monde afin de convaincre tous les pays que la candidature française est la plus intéressante pour eux-mêmes.

EW. Le principe de candidature à l’Exposition Universelle semble similaire à l’attribution des Jeux Olympiques, qu’en est-il ?

GG. La différence est d’importance car le CIO (Comité International Olympique) est un organisme privé. Les comités olympiques nationaux sont également des organismes privés. Les votants sont des personnes élues par leurs pairs au sein du CIO, ils sont une centaine et ne représentent pas leur pays. Leur vote est indépendant de l’Etat dont ils sont ressortissants.

Pour les expositions universelles, le champ est public puisque les votants sont des délégués des Etats, souvent des ambassadeurs ou des conseillers d’ambassades, parfois les mêmes que ceux qui représentent leur Etat à l’UNESCO, dont le siège est également à Paris. Et pour être sûr que ce soit bien la voix de l’Etat qui soit déposée lors du vote, il arrive que certains gouvernements envoient au dernier moment une personnalité de confiance pour assurer le vote, en tout cas un proche de l’exécutif du pays.

EW. La fréquence des expositions universelles est tous les 5 ans ?


GG.
Plus exactement, il doit s’écouler, entre chaque exposition universelle, un délai de 5 ans minimum. C’est le rythme qui est aujourd’hui établi de fait car plusieurs pays candidatent à chaque fois dès qu’il est possible de le faire. La concurrence s’intensifie, preuve de l’intérêt actuel des expositions universelles. Dans les faits, la fréquence des expositions universelles s’est établie à un rythme quinquennal.

EW. Avez-vous connaissance d’autres candidatures pour 2025 ?

GG. Au stade où nous en sommes, l’idée de candidature est « privée », elle n’est pas encore portée de façon officielle. C’est un projet. On voit émerger, ici ou là, des têtes d’iceberg associées à 2025, par exemple Londres qui semble sérieusement vouloir poser une candidature, à en croire une récente tribune de son maire Boris Johnson. Il y aurait aussi Houston, San Francisco, Rotterdam, Téhéran, Alexandrie, la Russie… Aujourd’hui rien n’est cependant officiel.

Notre propre communication, notre site Internet, particulièrement cadré et riche en informations et en soutiens, peut donner l’impression aux autres candidats potentiels, que notre candidature est déjà institutionnelle et décidée. Ce n’est qu’une impression. Mais notre détermination à obtenir l’officialisation avant un an de cette candidature est entière.
Pour autant que nous le sachions, Londres travaillerait aujourd’hui plus sur l’idée d’un site où tenir son exposition universelle plutôt que sur un concept. Chacun a aujourd’hui sa propre démarche.

Notre projet est assez innovant dans son concept, c’est un des atouts que nous ferons valoir. Il évolue, est en cours de maturation, c’est donc un peu tôt pour officialiser les choses.

EW. Merci monsieur Gomart de nous avoir mieux fait comprendre les arcanes administratives à suivre en vue de l’organisation d’une exposition universelle.

La suite des entretiens avec Ghislain Gomart à suivre prochainement dans la Gazette des Salons.

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