L’ensemble de la filière événementielle qui a été impactée par la crise sanitaire. Les prestataires du monde de l’exposition ont subi de plein fouet les effets d’un monde privé de salons. Dès le premier confinement, et avant d’être privés pendant de longs mois de commandes, tous les professionnels contribuant à l’organisation d’événements ont dû supporter plus ou moins douloureusement le poids des chantiers engagés, parfois livrés juste avant l’annulation de dernière minute…
Pour témoigner de la situation particulière des prestataires de l’expo et des agences design de stand en particulier, nous avons interrogé Fabrice Laborde, Co-Président DG du groupe ByGalis, Président de Créalians, Vice-Président UNIMEV et Membre fondateur du Leads. Fabrice Laborde est particulièrement impliqué aux côtés de l’UNIMEV dans les discussions avec les pouvoirs publics, ayant conduit à la reconnaissance et au soutien de la filière événementielle.
Fabrice Laborde, comment les prestataires vivent-ils la période de reprise des événements ?
L’horizon s’est dégagé et l’avenir immédiat est au bleu. Nous constatons une reprise très forte portée par une grande appétence de nos clients envers les salons. Ils investissent à nouveau et malgré une érosion des surfaces d’expositions, les budgets consacrés aux stands restent comparables à la période d’avant Covid. Les chiffres d’affaires de nos entreprises à l’automne 2021 lors du premier redémarrage vont de 80% à 150% de ceux enregistrés à la même période de 2019.
Derrière ce constat rassurant, existe-t-il des difficultés liées à la période de reprise ?
Finalement, la première conséquence de ce rebond inespéré, c’est la difficulté que nous avons à servir nos clients alors que nous faisons face à un déficit de 20 à 30% de nos personnels qualifiés. Pendant la crise, certains de nos collaborateurs ont quitté notre filière pour exercer leurs compétences, dans le bâtiment par exemple, ou bien pour changer de vie tout simplement.
Aujourd’hui, la difficulté de recrutement est le principal écueil auquel nous faisons face pour répondre à la forte demande de nos clients. Comme d’autres filières professionnelles telles que l’hôtellerie–restauration subissant la même difficulté, ceci doit nous amener à repenser l’attractivité de nos métiers. Dans l’immédiat, nous sommes condamnés à servir en priorité nos clients historiques au détriment des appels d’offres.
Finalement, cette crise aura-t-elle changé quelque chose pour les agences design de stand ?
Oui, malgré tout. Si on veut retenir le positif, cette période nous aura permis de prendre le temps de la réflexion sur nos métiers. Ce que nous prenons rarement le temps de faire quand nous sommes entrainés dans le tourbillon de l’activité. Nous avons pu ainsi nous pencher sur tout ce qui donne du sens à la rencontre lors d’un événement en termes d’expériences, de compétences, de technologies, d’écologie.
C’est l’ensemble de ces réflexions qui booste aujourd’hui les innovations utiles à nos clients. Cette période nous a aussi permis de nous accaparer l’hybridation pour de bon. Non plus comme un gadget ou une tendance imposée, mais comme un marché supplémentaire. L’hybridation des événements apparait comme une sécurité face aux empêchements d’organisation d’un événement physique, mais elle permet également de conquérir des publics qui ne se déplaçaient pas. Nos clients l’ont bien compris et désormais, beaucoup d’appels d’offres intègrent l’hybridation parmi les éléments indispensables à la participation à un salon ou un congrès.
Article publié dans le Guide des Salons de novembre 2021