Gazette des Salons : Bonjour Fabrice Laborde, vous êtes Directeur Général de Galis. Pouvez-vous nous présenter votre entreprise ?
Fabrice Laborde : Bonjour, Tout d’abord, un peu d’histoire : Galis est l’une des toutes premières agences à s’être spécialisée dans la conception de stands au début des années 70. Au début, tout le monde construisait ce qu’il dessinait, et c’est cette époque qu’est née l’expression « standiste ».
A cette notion un peu réductrice de notre métier, je préfère celle plus actuelle « d’agence de design et de stand ». Rapidement, les premiers développements ont été portés vers les marchés de l’est. A cette époque, l’entreprise a aussi tenté une spécialisation dans les stands modulaires.
GdS : Quand votre destin a-t-il croisé celui de Galis ?
FL : En janvier 1994, Nous avons, ma sœur Nathalie et moi, racheté Galis alors en perte de vitesse. Une de nos premières décisions a été de réorienter l’entreprise vers les stands menuisés sur mesure. La première année, nous avons réalisé 260 000 euros de CA. Porté par une conjoncture favorable dans les années qui ont suivi, l’évolution du groupe s’est faite à un rythme soutenu : En 96, nous avons créé Logotype, notre filiale signalétique, puis en 99, un deuxième atelier a vu le jour. A partir de 2009, Pour être au plus près de nos clients et des grands pôles d’exposition français, nous avons ouvert Galis Sud-ouest à Bordeaux, rapidement suivi de Galis Lyon.
En 2012 nous avons franchi la méditerranée pour ouvrir Galis Casablanca. En ce qui concerne cette dernière structure, son rôle est d’accompagner nos clients Marocains et d’Afrique du Nord vers l’Europe en leur offrant un interlocuteur, une conception locale et une fabrication sans coûts de transport. Cerise sur le gâteau, ces quatre implantations, en limitant les déplacements, permettent de diminuer les coûts et l’émission de CO2. Elles sont ainsi en totale cohérence avec la démarche sociétale RSE que nous avons engagée pour la certification ISO 20 121.
Aujourd’hui, 40 ans après sa création, Galis est la 3ème agence de design de stand française et génère un CA de 13 500 000 euros avec 67 salariés.
GdS : Comment se répartit ce chiffre d’affaires ?
FL : Nos clients sont issus de secteurs très différents, nous évitant d’être trop dépendants d’une activité avec les risques que cela représente : 20% édition, 24% labos, 10% textile, 15% alimentaire, le reste financier, industrie, nouvelles technologies… Notre plus gros client représente 7% du CA.
En termes d’offre, 74% des stands font l’objet d’un contrat de démontage / remontage. C’est une évolution très nette depuis le début de la crise en 2008. Spécialisés au départ dans le stand sur mesure, nous avons évolué vers le stand itinérant et « contractuel ». A propos des tendances du marché de l’exposition, On remarque que le stand « hors salon » et le « pop-up » éphémère se développent. Actuellement, seulement 5% de nos réalisations concernent des évènements d’entreprises, en revanche, il nous arrive d’accompagner nos « clients salons » dans la réalisation de show-rooms.
GdS : Cette répartition est elle aussi harmonieuse à l’international ?
FL : En effet, la répartition de notre activité est équilibrée entre le marché français (52%) et l’international (48%). A noter que dans les 52% du marché français, il y’a 7% de donneurs d’ordres étrangers. C’est sur cette capacité à accompagner les étrangers qui exposent dans l’hexagone que la marge de progression est encore très importante. Notre bonne connaissance du marché européen, des goûts et usages de chaque pays, est un véritable atout pour aider nos clients à exposer hors des frontières de l’hexagone.
Dès qu’on aborde l’international, on évoque immanquablement l’exemple allemand, or, nos concurrents d’outre-Rhin ne sont pas exactement positionnés comme nous : Les allemands sont plutôt orientés sur le stand modulaire avec contrat sur plusieurs années, alors que les clients français qui sont pourtant fidèles dans la pratique, ont du mal à s’engager contractuellement.
GdS : Quelles tendances et évolutions percevez-vous dans ce marché du stand ?
FL : Le média salon se porte bien, c’est un support stable pour la profession. En revanche, la façon d’exposer évolue : l’approche d’un stand se fait par rapport aux besoins réels du client. L’approche marketing prend alors le dessus par rapport au commercial et au design. Le positionnement du client par rapport à ses concurrents exposants est une donnée essentielle pour lui proposer le stand le plus efficace. Cela induit une autre approche de notre métier, à partir du positionnement et de la stratégie de la marque au sein du salon : « Comment font les concurrents » ? « Quelle est votre cible » ? Au lieu de « vous voulez une machine à café » ?
L’autre fait marquant des dernières années, est l’évolution vers le digital. Notre travail doit désormais en tenir compte dès la prise de brief, en adaptant l’aspect visuel, le design, mais aussi les nouveaux usages et les fonctionnalités que cela implique. Pour bien négocier ce virage, nous collaborons avec des professionnels du digital.
GdS : Justement, quels sont les atouts de Galis pour faire la différence ?
FL : Tout d’abord, je pense que nos clients nous font confiance parce que nous leur apportons la « maîtrise de l’éphémère ». Autour de cette notion globale, s’articule tout ce que nous mettons en œuvre pour eux : La qualité de la conception, la réactivité, la disponibilité, le respect des délais courts, la gestion du transport, le sérieux de construction, le pragmatisme…
Le fait de posséder nos propres ateliers de fabrication nous permet d’être plus réactifs, mais surtout nous oblige au respect de la création vendue. 50% de nos stands sont réalisés en interne, Cela facilite également le contrôle qualité.
Toujours dans une logique d’assurance de la qualité, nous avons récemment obtenu la certification ISO 20121. Nous venons également d’engager, avec le LEADS, une démarche RSE. Bien au-delà des effets de mode, la RSE (Responsabilité Sociétale et Environnementale) associe la compétitivité des entreprises avec la protection de la planète et de nos emplois. Cette démarche nous pousse à réfléchir à nos procédures, à notre organisation, elle nous bouscule dans nos habitudes et nous rend plus efficients et donc plus performants. C’est une réelle prise de conscience qui doit devenir une ligne de conduite naturelle.
Commercialement, notre capacité à donner le bon prix et à nous engager sur un tarif à l’avance est généralement appréciée. Nous proposons des contrats de prestation sur plusieurs années, c’est engagement sans surprises apprécié de nos clients. A partir de 10 stands, nous offrons la possibilité d’appliquer des prix forfaitaires.
Enfin, pour conclure sur le meilleur, la richesse de Galis est avant tout humaine. Nos salariés sont de véritables experts des salons. Ils sont issus de milieux divers mais possèdent tous des compétences pointues et des talents authentiques. Cette diversité nous permet de disposer de concepteurs opérationnels sur une multitude de secteurs. Chacun a sa propre personnalité, ce qui permet d’être en phase avec les différents clients. On peut résumer l’état d’esprit de notre entreprise par quelques mots clé : intégrité, respect et esprit d’équipe !