Françoise WAJNGLAS est une figure connue et appréciée des professionnels des salons. Elle est aujourd’hui PDG de l’entreprise de tapisserie pour évènements Vainglas International, et elle constitue à ce titre le pivot central d’une solide tradition familiale.
Gazette des Salons : Bonjour Madame Wajnglas, pouvez-vous nous présenter votre entreprise et son histoire
Françoise Wajnglas : Bonjour, Vainglas International est une société de tapisserie spécialisée dans l’événement.
Nous fêtons cette année nos 80 ans d’activité : c’est en 1936, que mon père, alors âgé de 14 ans a commencé dans la tapisserie textile pour les expositions, en collaborant avec l’entreprise Veyrac au Grand Palais. Il s’est ensuite établi comme artisan au retour de la guerre, tout d’abord en installant des tapis d’escalier dans les immeubles haussmanniens. En 1960, il a décidé de se recentrer vers le secteur dans lequel il a développé son amour du métier de tapissier : les expositions.
Son savoir-faire est reconnu plus particulièrement dans les domaines suivants : évènementiel, salons, expositions, défilés et agencements de prestige
Gazette des Salons : A quel moment avez-vous rejoint l’entreprise familiale ?
Françoise Wajnglas : J’ai rejoint mon père dès 1970. Mon rôle d’alors était plutôt administratif : établir les devis, les fiches de travaux et puis les factures. Je m’occupais des paies du personnel. J’allais également sur les chantiers avec les équipes, entre autres pour prendre les mesures. C’est 15 ans plus tard, en 1985 que j’ai pris la direction de l’entreprise. Le développement de l’activité et la transmission familiale ont continué à avancer de pair puisqu’en 1986, c’est mon fils Henri qui a intégré l’entreprise à son tour, en commençant comme tapissier sur les chantiers. Il est devenu le directeur de l’entreprise en 2000. Le passage de témoin continue à se faire de génération en génération, puisqu’actuellement mon petit-fils Benjamin a intégré l’entreprise en tant que commercial après un master de commerce international, et ma petite fille Johanna me seconde sur l’aspect gestion après une licence.
Gazette des Salons : Parlez-nous de de votre métier et de ses spécificités.
Françoise Wajnglas : Nos réalisations sont très diverses : tentures murales, velum, rideaux ou kakémonos, mais aussi revêtements de sols, voient le jour d’après les projets dessinés par les agences de design de stands ou bureaux d’études. Pour cela, nous disposons d’un atelier de fabrication pour la couture et la confection. C’est là que 15 tapissiers déclinent tout leur savoir-faire sur un éventail de matières comme l’aiguilleté, le jersey, le PVC. Tous doivent faire preuve d’une grande polyvalence : confectionner puis poser.
Notre métier de tapissier évènementiel représente une niche et fait appel à un savoir-faire très particulier, qu’on ne retrouve pas dans les cursus traditionnels. D’ailleurs, la transmission se fait principalement en interne, de génération en génération. Par exemple, un de nos collaborateurs « historiques », monsieur Giorgianni Guiseppe dit Pipo a travaillé 40 ans à nos côtés et a fait bénéficier les générations suivantes de l’expérience accumulée pendant toutes ces années.
Nous donnons une grande importance au partenariat avec nos clients, agences, menuisiers, organisateurs, y compris lors des phases de conception où nous intervenons en conseil sur la faisabilité de chaque projet. Pour les accompagner au mieux, nous devons sans cesse apprendre, nous adapter aux nouveaux matériaux, aux nouvelles techniques. C’est la condition pour être capable de réaliser les créations les plus ambitieuses de nos clients. Nous venons d’installer par exemple un velum de plus de 10 000 m2 d’un seul tenant sur un salon à Genève.
Gazette des Salons : Comment s’est développée l’activité de votre société ?
Françoise Wajnglas : L’entreprise s’est développée en même temps que les salons et foires à la grande époque des années 70 et 80. Depuis 2011, l’entreprise s’appelle Vainglas International, pour être en phase avec les missions de plus en plus nombreuses que nous effectuons pour accompagner nos clients comme Beneteau sur les salons Européens. En 2000, GL Events nous a donné l’occasion de travailler pour les Jeux Olympiques en Australie, pour la coupe du monde de Football en Corée et autres évènements en Afrique, en un mot sur les cinq continents.
Aujourd’hui, évolution du marché oblige, Vainglas intervient de plus en plus sur des évènements autres que des salons, comme les défilés de mode, les cérémonies et mariages. Ces nouveaux marchés représentent aujourd’hui 40 % de notre chiffre d’affaires. Toutefois, et malgré toutes les offres de diversification, notre coeur de métier reste la tapisserie pour les expositions et le calendrier des évènements reste notre fil conducteur.
Gazette des Salons : A titre personnel, trouvezvous le temps de vous investir dans d’autres missions ?
Françoise Wajnglas : En effet, j’ai toujours eu à coeur de participer à la vie de ma filière professionnelle, en m’investissant dans les organisations et syndicats professionnels comme le Synpexe dont je suis aujourd’hui la présidente. Le combat principal que nous menons depuis déjà plusieurs années porte sur le Passeport Professionnel.
Actuellement, seuls 350 professionnels sont concernés, mais notre ténacité commence à porter ses fruits puisqu’une grande concertation a lieu en ce moment entre les principaux organisateurs et Viparis pour généraliser enfin son utilisation.