En juillet, l’exécutif a ouvert les vannes de l’événementiel en permettant l’ouverture des salons à partir du 1er septembre, sans jauge et dans le respect des règles sanitaires du moment. Cette décision a fait le bonheur de quelques organisateurs. Mais pour la plupart, les contradictions de la communication gouvernementale (comme l’extension de la jauge de 5.000 spectateurs pour toutes les manifestations publiques) et la confusion de la situation générale, l’expectative est devenue la règle. On n’organise pas un salon international ni même une foire locale en deux mois, et quand bien même on le pourrait, les incertitudes sanitaires, économiques et sociales, conduisent nombre d’organisateurs, à contre-cœur, à annuler ou reporter leur(s) manifestation(s).
Les départements et régions ne sont pas placés au même niveau du point de vue du développement de la pandémie, le mois de septembre voit celle-ci s’accroître, les instances exécutives et les organisations sanitaires ne cessent de tirer la sonnette d’alarme et les préfets sont désignés pour prendre la main localement et au cas par cas sur les autorisations et conditions d’ouverture. Tout cela ajoute à l’embarras des acteurs et prestataires d’un marché particulièrement touché par la pandémie depuis six mois, et les perspectives demeurent très opaques à court terme.
La recherche de l’échange physique, le contact en présentiel et la mobilisation publique ou sectorielle qui font l’essence et le succès des manifestations sont aujourd’hui largement contrariés par les impératifs sanitaires évidents, la distanciation physique en premier lieu. Pour se maintenir hors de l’eau, en attendant des jours meilleurs, certains cherchent à se réinventer et à proposer des services destinés à maintenir le lien tant auprès de leurs exposants que du public.
C’est le cas de la Foire du Dauphiné. Cette dernière vient d’annoncer l’annulation de sa session qui devait débuter à la fin du mois de septembre, à Romans (Drôme). Créée au lendemain de la crise de 1929 à l’initiative de commerçants de la ville, c’est une autre crise, sanitaire celle-ci, qui la terrasse aujourd’hui. Nous espérons naturellement que cela soit temporaire. Il y a deux ans, la Gazette des Salons avait relaté le dynamisme particulier de l’association organisatrice de cette foire, lui permettant d’accueillir 500 exposants et 120.000 visiteurs sur plus de 20.000 m² d’exposition et de générer 15,8 millions d’€ de retombées économiques pour le territoire. L’annulation qui vient d’être annoncée aura donc des répercussions économiques d’importance.
Pour cependant entretenir la flamme, la Foire propose aux exposants et visiteurs de se retrouver en 2.0 en tentant de « faire vivre l’événement comme si on y était ». Dans un premier temps, elle crée le hashtag #LIKE MA FOIRE (passons sur l’anglicisme) et invite les entreprises à l’utiliser pour communiquer leurs offres, produits et services. En se faisant relais temporaire auprès du public, elle souhaite que les exposants continuent à profiter de l’image de la Foire, que ce soit en boutique, sur leur site Internet, sur les réseaux sociaux et autres publicités, où ils auront la possibilité d’afficher leur participation à cette « Foire alternative ». De son côté, la Foire communiquera sur ses réseaux sociaux où 15.000 fidèles la suivent et, grâce à ses partenaires média locaux, vers un total de 80.000 abonnés. Le public ayant des projets pourra ainsi découvrir et profiter des offres des entreprises.
Une excellente façon donc de maintenir le lien et de contribuer à faire vivre le territoire au-delà de la Foire du Dauphiné qui met donc, cette année, son existence présentielle entre parenthèse. La Gazette des Salons souhaite le plein succès à cette initiative et le retour en 2021 en réel, pour lequel, sans aucun doute, les organisateurs planchent déjà sur de nouveaux services.
Pour plus d’informations : www.foire-dauphine.com
EW