Le défi était de taille pour le groupe Hopscotch, producteur de l’événement et co-organisateur avec la PFA (Plateforme de l’Automobile) du Mondial de l’Auto. Relancé l’événement après quatre ans d’absence dans un contexte compliqué en raison de la crise énergétique et la guerre en Ukraine mais aussi l’absence de nombreux constructeurs et pas des moindres (Fiat, Mercedes, Volkswagen…). Malgré cela, les organisateurs ont non seulement fait le choix de maintenir l’événement mais également de le réinventer en s’inscrivant dans le monde de l’automobile de demain. L’événement (130 exposants représentant plus de 60 marques) était attendu tant par la presse, les professionnels que les visiteurs. Et, ce nouvel essai a plutôt bien fonctionné au vu de la fréquentation et de la satisfaction des exposants. Toujours est-il que le Mondial était à l’image de son époque en présentant les nouveautés, les innovations et les solutions qui répondent aux enjeux d’une société en pleine transformation.
Un format plus court
Tout d’abord, les organisateurs ont réduit les coûts, un format sur 7 jours au lieu de 11 (du 17 au 23 octobre 2022) avec des nocturnes, une surface d’exposition réduite trois halls (3, 4 et 6), soit 55 000 m2 à Paris Expo Porte de Versailles et des stands réduits à une surface maximum de 1500 m2 (contre 4000 m2 lors de la précédente édition) à 185 euros le m2. La durée de montage a également été réduite, elle est passée de 16 jours à 6 ou 7 jours suivant les halls.
De nouveaux contenus
En termes de contenu, le Mondial de l’Auto a permis aux visiteurs de découvrir les nouveaux modèles exposés par les constructeurs (dont des nouveaux comme le chinois BYD) mais aussi les innovations du secteur avec de nouveaux acteurs français, européens et étrangers. Plusieurs espaces ont été créés comme celui de la mobilité professionnelle électrique et hydrogène, une zone pédagogique centrée sur les consommateurs pour apporter des informations sur les accessibilités, les nouveaux produits et un centre d’essai multimarque avec 300 essais par jour. La tradition de la grande exposition a été maintenue avec une exposition de Ferrari mais aussi de microcars, symboles d’un secteur automobile en transition, qui ont suscité la curiosité et l’intérêt. Enfin, pour le côté animation, des marques d’autres secteurs étaient présentes comme Lego (voiture de sport en lego), Warner qui a lancé un jeu vidéo, Netflix qui a dévoilé la voiture de son film à succès « Balle perdue » ou encore les youtubeurs Sylvain et Pierre de la chaîne Vilebrequin avec leur 1000tipla, le Fiat Multipla de plus de 1000 chevaux.
Des résultats encourageants
Le Mondial a accueilli près de 400 000 visiteurs sur une semaine. Un succès selon les organisateurs. « Nous avons réussi notre pari qui était à la fois risqué et audacieux de permettre aux exposants de présenter leurs nouveautés et de montrer le monde de l’automobile de demain », indique Serge Gachot, directeur du Mondial de l’Auto qui tablait sur environ 320 000 tickets visiteurs pour atteindre l’équilibre budgétaire. Face à l’affluence du week-end, les organisateurs envisagent d’ouvrir un week-end supplémentaire pour la prochaine édition déjà programmée pour 2024. Enfin, les organisateurs voulaient faire du Mondial un salon business. Quel retour sur investissement pour les constructeurs ? Renault et Stellantis ont exprimé leur satisfaction notamment en matière de contacts. « Renault terminera le salon à Paris avec plus de 500 ventes en 6 jours, 400 000 visiteurs et 100k€ facturés à la boutique. Nous aimons les gens qui aiment les voitures. Les salons de l’automobile sont éternels », a annoncé sur Linkedin Arnaud Belloni. Quant aux constructeurs Hopium et NamX, ils ont chacun enregistré environ 1000 pré-commandes de voitures à hydrogène.
Charlie Bronte
Photos : @Joris Clerc