Les comportements des clientèles d’affaires internationale sur les salons français

Les comportements des clientèles d’affaires internationale sur les salons français

La crise sanitaire, la crise économique, les transitions écologiques et technologiques sont autant de facteurs qui influencent les comportements sociaux et ont un impact sur le monde des affaires. Si la France souhaite maintenir sa position en tant que première destination mondiale pour le tourisme d’affaires, elle doit constamment être attentive aux besoins de ses clients et visiteurs.

L’Etude partenariale réalisée par le « Copil congrès et salons « * montre les nouveaux comportements des clientèles d’affaires internationales lors des salons français ». L’objectif concret est de comprendre comment les entreprises étrangères prennent actuellement et envisagent de prendre des décisions concernant leur participation aux salons internationaux en France, afin de mieux prévoir les attentes des exposants et des visiteurs pour la période 2023-2024.

La persistance de l’attrait des salons

Les conclusions de l’étude révèlent des résultats rassurants concernant la participation aux salons en 2023-2024. Il est important de noter que l’absence de certains exposants et visiteurs s’explique simplement par l’absence de salons qui les intéressent à court terme, par exemple en raison de la fréquence biennale de l’événement.

Lorsqu’on leur demande s’ils envisagent de participer à un événement en France dans un avenir très proche, 74 % des exposants internationaux et 57 % des visiteurs internationaux répondent positivement. Il s’agit donc d’un retour encourageant, mais il ne faut pas ignorer que les clientèles internationales plus éloignées sont plus hésitantes et que de nombreuses entreprises interrogées ont souligné une concurrence forte et attrayante d’autres destinations telles que l’Allemagne, l’Italie, etc.

Un autre point important à souligner est que plus de 80 % des entreprises étrangères considèrent que les critères de décision concernant leur participation à un salon en France sont les mêmes qu’avant la crise sanitaire. Pour les exposants, les critères déterminants restent (à égalité) la qualité des visiteurs présents sur le salon et le retour sur investissement. Pour les visiteurs, l’offre des exposants demeure la priorité. Dans l’ensemble, l’impact environnemental du salon est un critère important mais peu déterminant. Il est à noter que selon 10 % des visiteurs, les critères qui ont le plus évolué après la crise sont liés à la situation sanitaire et aux restrictions de déplacement.

En ce qui concerne les comportements, il est également important de noter le retour aux pratiques d’avant les crises. Que ce soit en termes de durée moyenne de déplacement sur un salon ou de taille moyenne des délégations, les chiffres restent identiques (3,3 jours et 3,5 personnes pour près de 70 % des visiteurs). Cela revêt une importance particulière car les congrès et salons peuvent avoir des retombées économiques considérables. En effet, les exposants et les visiteurs dépensent non seulement en termes d’hébergement et de restauration, mais ils peuvent également s’engager dans des activités touristiques de loisir, faire du shopping, visiter des sites culturels, venir accompagnés, etc. Avant la pandémie, 37 % des visiteurs prolongeaient leur séjour en France pour des loisirs, et la plupart affirment dans l’enquête qu’ils continueront à le faire aujourd’hui.

Enfin, l’enquête a également interrogé les exposants et les visiteurs sur le montant des budgets alloués :

  • 53 % des exposants internationaux indiquent que le budget consacré à l’exposition lors des salons internationaux restera stable (23 % prévoient une réduction et 22 % une augmentation).
  • 57 % des visiteurs internationaux déclarent que le budget alloué aux déplacements pour assister aux salons internationaux restera stable (22 % prévoient une réduction et 21 % prévoient une stagnation).

 

L’importance du digital et de l’hybridation : des compléments nécessaires mais insuffisants.

La question des salons virtuels et des outils de communication à distance était légitimement abordée dans cette étude. Que ce soit à travers les réflexions prospectives qui envisageaient un monde post-Covid avec des déplacements fortement réduits, ou les appels à voyager moins pour préserver la planète, la question du numérique se pose naturellement.

L’un des principaux résultats de l’étude est que 46 % des exposants et 42 % des visiteurs considèrent les offres numériques ou l’hybridation comme des solutions temporaires qui ne remplaceront jamais complètement les salons en personne. Seuls 2 % (parmi les exposants et les visiteurs) estiment que cela permet d’éviter de se rendre physiquement au salon.

Cependant, cela ne signifie pas un rejet complet du numérique ou de l’hybridation, car ils sont perçus comme des compléments qui permettent de maintenir le lien tout au long de l’année, selon 52 % des exposants et 56 % des visiteurs.

De manière schématique, on constate donc que 98 % des exposants et des visiteurs privilégient les rencontres en personne ! Ce mode favorise notamment les interactions humaines, les opportunités de réseautage, ainsi que la possibilité de voir, toucher et présenter des produits. Sans oublier l’importance soulignée par les personnes interrogées en termes de convivialité et d’ambiance.

En ce qui concerne les avantages du numérique et de l’hybridation, les entreprises interrogées mentionnent les offres de marketplace-plateforme, les rencontres B2B virtuelles, les visites en ligne des salons, les conférences et les tables rondes en ligne, les webinaires et les tutoriels, entre autres.

Il est intéressant de noter que le critère environnemental n’est pas décisif. Par exemple, lorsque l’on demande à des visiteurs internationaux pourquoi ils privilégient des salons locaux, moins de 10 % mentionnent des motifs environnementaux. Cela ne signifie cependant pas un désintérêt pour la question. Ne vaut-il pas mieux effectuer un seul déplacement en délégation plutôt que plusieurs étalés dans le temps ?

 

*Etude partenariale réalisée par le « Copil congrès et salons ». Cette instance informelle regroupe les principaux acteurs nationaux et franciliens du tourisme et des rencontres d’affaires : la CCI Paris Île-de-France qui la préside et l’animé depuis 2007, Viparis, Unimev, Promosalons, Atout France, Aéroports de Paris, CEP, CRT Ile-de-France, OTCP, DGE-Ministère de l’économie, Ministère de l’Europe et des affaires Étrangères.
Elle propose des études et prises de position visant à fournir des données fiables et partagées afin de défendre l’attractivité de la France et de la région capitale dans le secteur des congrès et salons.

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