Avant tout, qu’est-ce qu’un humanoïde ?
On peut dans un premier temps le définir comme un robot à l’image de l’Homme, bipède avec deux bras et une tête. Ou alors plus précisément, comme un robot d’apparence humaine capable de reproduire les actions de l’homme.
A partir de 1495, et l’avènement du premier robot humain dû à Léonard de Vinci, capable de coordonner les mouvements de ses bras, de ses jambes et de ses mâchoires, jusqu’à aujourd’hui, l’humanoïde a fait des progrès considérables. Une évolution spectaculaire, du simple geste à la course, en passant par le sautillement.
Justement, c’est la maitrise de l’équilibre sur deux jambes qui fut l’avancée la plus remarquable dans le monde de la robotique. La maitrise de la marche commença en 1973 pour permettre au robot en 2011 de commencer à marcher doucement, puis de façon saccadée et finir enfin par courir.
Les Japonais, pionniers de l’humanoïde
Bien que les occidentaux manifestent un intérêt et un savoir-faire de plus en plus soutenus pour les humanoïdes, les Japonais restent en tête de l’avancée robotique. Cette discipline fait intégralement partie de leur développement : Le Japon est le pays qui investit le plus dans ce type de recherche. Une quête liée à son développement basé depuis la fin de la seconde guerre mondiale sur les robots, mais aussi en vue du vieillissement de sa population.
A l’origine, les humanoïdes ont été créés pour reproduire les gestes humains, mais rapidement les hommes ont souhaité leur donner un but, des actions pour lesquelles notre espèce semble limitée, ou bien des tâches dangereuses. Le robot est là pour agir en complémentarité, en aucun cas pour remplacer l’être humain. Il doit donc seulement soulager et alléger notre quotidien.
Le pire cauchemar de l’homme pourrait être de voir l’humanoïde le remplacer dans son métier et ses relations, dans sa vie. Paradoxalement, le robot cristallise donc en lui un véritable espoir, mais génère également une grande appréhension.
Le robot, remède contre la solitude ?
L’apparition récente de certains robots pose un autre type de question. On peut se demander légitimement si au-delà de leur rôle d’assistant, ils ne sont pas là pour éviter une certaine solitude dont l’Homme serait de plus en plus victime ?
Regardons par exemple Pepper, un humanoïde dont la fonction première est tout simplement de nous consoler. En effet, il est doté de certaines technologies pour reconnaître nos humeurs et agir en conséquence. Mais cette petite merveille de technologie ne s’arrête pas en si bon chemin, elle peut également exprimer des émotions. Attention tout de même, on ne parle pas de sentiments, qui sont propres à l’homme.
Pepper qui a été conçu par des Français a été racheté par… un groupe Japonais.
A propos d’émotions, ça vous dit quelque chose Kobian ? Non ? Vous êtes sûr ? Kobian est un humanoïde capable d’exprimer sept émotions -comme la surprise, le ravissement, la tristesse, etc… Il va jusqu’à prendre une pose pour chacune d’elles, un comédien né !
Prenons un autre exemple, de robot capable de nous épauler et tournons-nous vers un cas américain avec Maya. Maya est un humanoïde autonome qui nous accompagne dans les tâches quotidiennes, comme donner son avis sur notre façon de s’habiller. C’est notre pense-bête sur deux pieds. Plus besoin de miroir ou d’agenda : Maya est là. En supplément, vous pouvez même lui donner le visage que vous désirez… que demander de plus ?
Nous voyons bien par ces quelques exemples (nous pourrions citer aussi Buddy, Mario et bien d’autres) que les robots sont en train d’envahir l’humanité. Espérons toutefois que tous ces robots n’oublient pas les trois lois de la robotique :
- Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger.
- Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la première loi.
- Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n’est pas en contradiction avec la première ou la deuxième loi.
Les écueils et les limites des humanoïdes
Des limites d’ordre technique, comme l’autonomie qui reste insatisfaisante (2 heures au maximum pour le moment), le problème d’adaptation du robot – qui est en train de disparaître – et sa fiabilité. Bien que ces limites soient présentes, elles sont certainement éphémères.
Des limites d’ordre psychologique : un Homme est plus à l’aise face à un robot clairement artificiel que devant un robot affichant les caractéristiques d’un être humain, comme la peau par exemple. Les Japonais l’ont parfaitement compris, puisque l’humanoïde qui est dévolu à l’animation de certains salons s’est vu doté volontairement de particularités qui sont propres au robot pour ne pas effrayer la population. Bien que l’humanoïde conquière aussi bien les petits que les grands, l’être humain n’est pas encore prêt à se reconnaître dans son double artificiel.
Et la data dans tout ça ? La plus grande inquiétude résonne dans ce seul mot… Mais où vont aller nos précieuses données que le robot accumule au fur et à mesure de sa vie ? Pourraient-elles se retourner un jour contre nous ? Et si elles tombaient dans les mains de quelqu’un de mal intentionné ? Un ensemble de questions pour l’instant sans réponses. Espérons que ses interrogations ressortent au moment propice, avant que l’humanoïde n’investisse de trop près nos sphères privées.
La seule certitude que l’on puisse avoir, c’est qu’il n’est pas si éloigné, le monde dans lequel humanoïdes et humains vivront côte à côte au quotidien.
Article rédigé par l’agence MADISON, représentée par Anne Boulinguez.