La valse des annulations de dernière minute continue. Après la Foire de Toulouse, c’est au tour de la Foire de Lyon de devoir jeter l’éponge… Au-delà du caractère désespérant de ces annonces, il convient de rappeler la règle : Pendant la période transitoire, jusqu’à fin octobre, les événements peuvent se tenir à condition de respecter une jauge de 5000 personnes à l’instant T. Dans les départements « en zone rouge » c’est-à-dire avec plus 50 personnes testées positives pour 100 000 habitants, le préfet peut prendre la décision de réduire cette jauge à 1000 personnes.
J’annule ou j’annule pas ?
Le vrai problème réside dans le caractère non uniforme et imprévisible des décisions. On peut admettre la volonté des pouvoirs publics d’adapter la conduite à tenir en fonction des spécificités sanitaires de chaque territoire, mais concrètement cela met notre secteur dans une position intenable.
Malgré les efforts de toute la filière dans le sillage des organisateurs de salons et de foires pour respecter une sécurité sanitaire optimale, malgré l’absence de « clusters » avérés suite à la tenue réussie de salons, nos événements sont toujours sous la menace de cette épée de Damoclès que constitue l’annulation de dernière minute…
Les conséquences sont énormes pour les professionnels de la filière événementielle. Ceci même en cas de tenue des salons, qui subissent mécaniquement une baisse du nombre d’exposants et de visiteurs. Les organisateurs qui tiennent bon, contre vents et marées et arrivent à ouvrir leurs salons ne le font pas pour gagner de l’argent, mais bien pour maintenir la flamme de tout un écosystème certainement sous-estimé par les pouvoirs publics.
Le risque : perdre les exposants pour toujours…
Cette communauté des événements, particulièrement mise à mal, intègre en premier lieu (on a parfois tendance à l’oublier) les exposants. Ils représentent un tissu de PME, souvent locales, qui ont un besoin vital des foires et salons pour travailler, faire connaitre et vendre leurs produits. Le modèle économique des événements repose en grande partie sur leurs épaules et l’incertitude actuelle les impacte en premier lieu.
La situation est dramatique : A continuer cette valse-hésitation du « j’ouvre / j’ouvre pas », on prend le risque de détourner durablement les exposants des foires et salons. Ils ont besoin malgré tout de travailler et il est vital pour eux de trouver des alternatives pour continuer à communiquer et vendre.
Une fois le retour à la normale opéré (quand ?), il sera très difficile de changer les habitudes prises pour les PME qui auront délaissé les salons pour le web, le phoning, les show-rooms… et toutes les autres alternatives.
En finir avec l’incertitude !
Il devient donc urgent, pour la survie même du secteur des foires salons et congrès, que les décisions des pouvoirs publics deviennent lisibles, prévisibles et admises par tous. Les professionnels de la filière ont consenti des efforts très importants pour garantir la tenue de leurs événements, ils sont certainement prêts à en consentir de nouveaux, mais à condition d’en finir enfin avec cette incertitude mortifère.