Rétromobile, le salon qui célèbre tous les records, sur terre, sur rail, sur la route ou dans les airs, vient de battre son record de fréquentation : plus de 80.000 visiteurs sur 5 jours selon Comexposium, l’organisateur.
Le bitume reste tout de même le terrain de prédilection des amoureux de mécanique qui se sont pressés cette année à la porte de Versailles. Rétromobile proposait ainsi quelques fameuses célébrations :
Les trente ans de la 205 (un sacré anniversaire), les 50 ans de la Porsche 911 avec l’exposition du premier prototype doté d’un arrière « familial » qui ne passa heureusement pas à la postérité. On a pu aussi admirer la Collection Lambert, l’hommage à la Citroën DS, et les Benz du prince Heinrich (rien à voir avec celle de Joey Star…).
Les constructeurs fidèles au poste, ont profité de Rétromobile pour glorifier leurs gammes d’antan, et soigner leur image actuelle. On pouvait ainsi s’extasier devant les anciennes ou récentes Bentley, BMW, Bugatti, Citroën, Mercedes-Benz, Peugeot, Renault, Skoda. De quoi nous faire rêver, et oublier un court instant les difficultés de l’industrie automobile française.
Au rayon des curiosités, et au croisement des techniques aériennes et routières, on pouvait admirer l’ingéniosité de Marcel Leyat, le créateur des Hélica, surprenantes voitures à hélice. En détaillant bien l’engin, on peut regretter que la production se soit arrêtée en 1927. Le concept était malin et réglait tous les problèmes de motricité. Imaginez ce que ça pourrait donner dans les dunes du Dakar ou les pistes boueuses. Un principe identique, mais inversé ne fonctionne-t-il pas à merveille dans les Everglades ?
Peu de présence aérienne sur Rétromobile 2013, mais de choix, puisque les visiteurs étaient accueillis par un Mirage V à l’extérieur du Hall, puis par l’appareil (et la Bugatti) de Roland Garros. Cet avion fut le premier à traverser la méditerranée en 1913 !
Coté rails, le salon offrait la possibilité rarissime de voir la réplique de la première locomotive française à vapeur. Notre ancêtre du TGV, la locomotive Seguin de 1829, évoluait avec une aisance de jeunette à l’extérieur du Hall. Bain de vapeur et crissement des roues en bois garantis.
Peu de motos malheureusement, mais un hommage émouvant rendu par Yamaha au regretté Jean-Claude Olivier, patron de choc récemment disparu. Une brough Supérior, la magnificence motocycliste absolue, semblait abandonnée à l’angle d’un stand… Les fanas d’anciennes à deux roues se rattraperont sur le prochain Salon Moto Légende. A noter tout de même, l’exposition de la première BMW, déjà un flat-twin à cardan dès les années 20…
Pour les visiteurs disposant… d’un minimum de budget, il ne fallait pas rater la vente Artcurial. Cette année, le marteau d’Hervé Poulain a adjugé 14,6 millions d’euros. Parmi les pièces exceptionnelles, une Talbot-Lagot de 1936 est partie pour la modique somme de 1,450 million d’euros. Pas de fausse joie pour les heureux possesseurs de Talbot-Horizon 1982… leur bolide côte légèrement moins.
Rétromobile, c’est aussi 400 stands bien sectorisés. Comme le fait remarquer Emmanuel Cohedali, en charge de la commercialisation du Salon, il y’a le côté « qui brille », avec les constructeurs et collectionneurs de prestige, et le côté « qui bricole », avec les nombreux stands de pièces détachées, si précieuses au cœur des passionnés. Un effort particulier a été fait cette année pour accueillir de nombreux artisans au savoir-faire unique, qu’ils reconditionnent des radiateurs, des embiellages ou des selleries.
Enfin, pour ceux qui veulent vivre la passion mécanique jusque dans leur salon, une cinquantaine de stands étaient consacrés à l’Art. Profusion de tableaux, BD, statues, assez souvent accompagnées de leurs créateurs, toujours prêts à de conviviales séances de dédicaces.
Hervé Boussange