En cette année olympique, l’Union Française des Métiers de l’Événement (UNIMEV) a organisé son rendez-vous annuel de la filière événementielle au palais des congrès de Versailles. Les Co-Présidents Béatrice Cuif-Mathieu et Philippe Pasquet ont ouvert la journée d’inspiration et ont partagé leurs réflexions sur les huit premiers mois de leur mandat, mettant en avant la bonne santé de la filière et les perspectives prometteuses pour 2024.
Béatrice Cuif-Mathieu a souligné l’importance de continuer à promouvoir les rencontres professionnelles en tant que média d’influence, tandis que Philippe Pasquet a insisté sur les progrès en matière de durabilité, illustrés par l’outil CLEO Carbone et l’adoption de la norme ISO 20121. Ils ont également abordé les initiatives en matière de gouvernance, de recrutement et de diversité, ainsi que les opportunités offertes par les Jeux Olympiques de Paris pour valoriser le secteur événementiel.
Cet événement a rassemblé plus de 300 acteurs de la filière événementielle pendant deux jours d’échanges professionnels et de conférences axées sur les problématiques contemporaines de ce secteur dynamique. Allant des conditions propices à l’innovation en entreprise avec le consultant Fred Calantonio adoptant une présentation unique sur les défis et opportunités du monde du travail, au comportement des foules présenté par Mehdi Moussaïd, chercheur à l’Institut Max Planck de développement humain, en passant par les perspectives de l’intelligence artificielle avec l’entrepreneure et consultante Morgane Soulier. Ainsi qu’une intervention passionnantes de François Gemenne chercheur en sciences politiques à l’Université de Liège et professeur à HEC et Sciences Po. sur la transition écologique.
Transition écologique et événementiel
Un des sujets majeurs de cette édition a été l’impact de la transition écologique sur l’avenir des grands rassemblements mondiaux. François Gemenne, a animé une session sur ce thème. En tant qu’auteur principal du dernier rapport du GIEC, et a souligné l’importance de malentendu et l’urgence d’agir.
François Gemenne, critique l’incompréhension des décideurs politiques sur le changement climatique. Il note que les records de chaleur, sont mal interprétés. « 2014 a été annoncée comme l’année la plus chaude depuis l’invention du thermomètre. Ce record a été battu l’année suivante, puis encore après, jusqu’à ce que 2023 atteigne un record absolu, » explique-t-il. Il déplore que ces records soient perçus comme des événements exceptionnels, alors qu’ils révèlent une transformation structurelle profonde. Parler de crise climatique induit en erreur; il faut se préparer à une nouvelle normalité, ». Il clarifie que le changement climatique est un problème de stock de gaz à effet de serre, non de flux. « C’est un problème intergénérationnel : la génération responsable ne sera pas celle qui devra le résoudre, » avertit-il, soulignant le risque de découragement collectif.
Une question de volonté
L’urgence climatique est aussi une urgence démocratique. François Gemenne souligne un point crucial du rapport du GIEC : nous pouvons choisir le niveau de réchauffement futur. « Chaque action compte. Beaucoup pensent que les hausses de température se réfèrent à la température ambiante, alors qu’il s’agit de la moyenne annuelle mondiale. En France, cette moyenne est de 14°C, et les écarts ont des conséquences énormes sur les écosystèmes et les entreprises, » précise-t-il.
Événements et changement sociétal
François Gemenne a conclu en illustrant l’importance des rencontres physiques pour la qualité des travaux collaboratifs, citant l’exemple du rapport du GIEC rédigé pendant la pandémie, où les limitations des visioconférences ont amoindri la qualité scientifique. « Il faut pouvoir maintenir ces possibilités d’échanges pour ce qu’elles nous permettent d’accomplir ensemble, » a-t-il affirmé.
Innovation et dynamique des foules
Le programme de SYT 2024 a également mis en lumière des interventions inspirantes sur divers sujets. Fred Calantonio a abordé l’innovation en entreprise avec humour et pertinence, rappelant que l’innovation, bien qu’elle génère des questions et des perturbations, est essentielle pour prévenir l’immobilisme. Dans nos métiers, un salon qui n’innove pas finit rapidement par ressembler à un musée.
Mehdi Moussaïd a exploré la dynamique des foules en associant des concepts d’éthologie et de mécanique des fluides. Il a notamment démontré que placer un poteau devant les sorties permet de fluidifier le flux et d’accélérer l’évacuation. Cependant, cette découverte soulève encore des questions. Où placer exactement le poteau pour optimiser le mouvement ? L’obstacle ne risque-t-il pas de réduire la visibilité de la sortie ? De nouvelles expériences sont en cours pour répondre à ces interrogations. Une vidéo illustre cette théorie en pratique.
Vers l’avenir : Héritage Olympique & RSE
L’année 2024 s’annonce prometteuse pour la filière événementielle, notamment avec les JO de Paris en perspective. Béatrice Cuif-Mathieu a souligné l’importance de capitaliser sur l’héritage des JO pour enrichir les compétences et services du secteur. Philippe Pasquet a ajouté que la filière a su démontrer son utilité et son influence pendant la pandémie, renforçant ses liens avec les pouvoirs publics.
SYT 2024 a été un moment fort pour la filière événementielle, offrant des perspectives enrichissantes sur l’innovation, la transition écologique et l’avenir des événements. Sous la houlette de l’UNIMEV, et présenté d’une main de maître par Nicolas Rossignol. cette édition a démontré que l’événementiel est un média d’influence majeur, capable de créer des valeurs économiques, sociétales et environnementales.
Rendez-vous l’année prochaine à Eurexpo Lyon pour fêter les 100 ans d’Unimev !